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Apec se transforme pour la séquence 2022-2026
 

AVARANEWS N° 54 - OCTOBRE 2022


L’Apec engage sa transformation pour la séquence 2022-2026

 

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Une interview de Gilles Gateau, directeur général de l’Apec

 

Paru le 5 avril 2022, le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur le mandat 2017-2021 de l’Apec était déjà depuis longtemps dans les mains de ses instances dirigeantes. Sommée d’abandonner certaines de ses missions ou de revoir son fonctionnement, l’Apec a dû négocier son mandat 2022-2026 et engager les transformations nécessaires. Récit avec son directeur général, Gilles Gateau.

 

Le rapport de l’Igas préalable à la mise en place du mandat 2022-2026 publié il y a quelques jours vous était connu de longue date. Comment expliquer ce hiatus ?

Gilles Gateau : La mission de l’Igas s’est déroulée fin 2020-début 2021, et son rapport nous a été remis en mars 2021. Il a alimenté la réflexion des partenaires sociaux et de l’Etat pour la négociation du nouveau mandat de service public 2022-2026, qui s’est déroulée de mai à juillet, avec une signature officielle du mandat avec la Ministre en septembre 2021.

J’ignore pourquoi l’Igas n’a publié ce rapport que maintenant, mais je regrette que cela ait créé une confusion chez certains qui ont pu croire que certains constats critiques de l’Igas – aux cotés de beaucoup de satisfécits – portent sur le nouveau mandat alors que c’est tout le contraire ! Ce nouveau mandat répond en effet à la plupart des recommandations de l’Igas, qui rejoignaient les orientations stratégiques que la gouvernance paritaire de l’Apec avait fixées, et les constats que j’avais moi-même faits en arrivant comme directeur général mi-2020. 

Dans son rapport, l’Igas soulignait que, si elle notait un certain « essoufflement » des activités de l’Association de 2017 à 2019,  à partir de 2020 l’Apec s’était très fortement dans le contexte de la crise Covid qui a vu nos équipes devoir assurer leurs missions en 100 % distanciel. Dès l’été a été mis en place un plan d’urgence à destination des jeunes diplômés qui constituent la population la plus touchée par les conséquences de la pandémie. C’était un plan ambitieux puisque nous avons multiplié par 2,5 le nombre de jeunes diplômés suivis par l’Apec sur cette période, afin d’éviter les risques de décrochage.

 

Comment avez-vous reçu les recommandations de l’Igas ?

G.G : L’Igas a produit vingt-trois recommandations dans son rapport. En grande majorité, celles qui étaient convergentes avec nos analyses et les axes prioritaires de transformation et de progrès définis avec la gouvernance paritaire. Quelques-unes nous paraissaient plus discutables voire contradictoires avec l’orientation souhaitée. Par exemple, la suggestion de réserver les prestations de conseil de nos consultants aux seuls clients jugés « à risque », les autres ne bénéficiant que des seuls services en ligne, n’était pas pertinente. Nous n’étions pas en phase avec cette préconisation. Il nous semble nécessaire de prioriser nos actions les plus « intensives » vers les publics qui en ont le plus besoin du fait de leur éloignement de l’emploi, mais sans fermer la porte du conseil aux autres cadres, actifs ou en recherche, et jeunes diplômés. Les deux doivent être conciliés, et c’est là-dessus qu’est construit ne nouveau mandat de service public signé avec l’Etat. Nous mettons bien un focus particulier sur les publics les plus en risque d’éloignement du marché de l’emploi. Dès 2021, nous nous sommes fixé par exemple l’objectif que les cadres seniors de 55 ans et plus représentent plus de 15 % des cadres que nous accompagnons – c’était 10 % avant – et nous y sommes parvenus en à peine plus d’un an !

Autre recommandation que nous ne partagions pas : l’idée de réduire les moyens consacrés aux services aux entreprises versus les cadres. Pour nous, le contact étroit avec les entreprises, particulièrement les TPE-PME, est totalement complémentaire de la sécurisation des parcours des cadres et jeunes diplômés. Notre conseil d’administration a été unanime pour conserver cet équilibre dans l’allocation de nos moyens.

Mais encore une fois, hors ces quelques points divergents, les recommandations de l’Igas ont été prises en compte lors de la négociation du mandat 2022–2026.

 

Cependant, le nouveau mandat entré en vigueur modifie les missions des consultants de l’Apec. Comment avez-vous adapté leurs missions et leurs compétences à la nouvelle donne ?

G.G : Pour décliner ce nouveau mandat, l’Apec va beaucoup se transformer. C’est ce qu’attendent nos clients, nos parties-prenantes, notre gouvernance, et c’est ce qu’impose aussi la transformation permanente du marché de l’emploi cadre !

Pour cela, nous nous sommes dotés d’un Plan de transformation baptisé « Elan 2026 ». Neuf « ambitions » composent ce plan. Par exemple la première ambition consiste à inscrire les services de l’Apec dans un accompagnement tout au long de la vie.

Une première étape se déploie ces jours-ci [en avril NDLR], la mise en place de véritables parcours de conseil avec une logique de « consultant référent » pour chaque client. Nous y formons tous nos consultants.

Autre exemple, pour mieux accompagner la réussite des recrutements des TPE-PME, nous allons désormais « pré-qualifier » les candidatures lorsque les TPE-PME souhaitent que nous leur adressions des candidats. Une expérimentation est en cours.

En outre, pour relancer une dynamique d’innovation plus forte dans toute l’Apec, nous venons de lancer [en avril NDLR] nos premiers « trophées de l’innovation » interne, trophées qui seront remis en juillet prochain.

Je pourrais prolonger longtemps cette liste, des dizaines de chantiers de transformation sont engagés, et mobilisent tous les collaborateurs et collaboratrices de l’Apec.

Ce n’est pas un « sale temps » pour l’Apec mais tout le contraire, un printemps plein d’énergie et de projets, pour mieux accompagner les cadres, les jeunes diplômés et les entreprises, et mieux servir l’intérêt général !

Auteur : Benjamin d'Alguerre

Source : Marché de l'emploi

Publié le 12 avril 2022

 

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