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Portrait : Anabelle Bories
 

AVARANEWS N° 37 - OCTOBRE 2020


Anabelle Bories : « Le groupe Coup de Pouce
m’a permis de recueillir les fruits du travail que j’avais effectué
lors de mon parcours Avarap »

 

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« Suis-je au bon endroit ? Le métier que j’exerce me correspond-il ? » Comme nombre de postulants à un groupe AVARAP,  Anabelle Bories est venue chercher dans notre association les réponses à ses questions. Faute d’avoir finalisé son parcours  – essentiellement pour des raisons extérieures au groupe –  elle tente l’aventure de Coup de Pouce*. La réouverture de son dossier AVARAP lui permet de mesurer « le recul et la maturité » qu’elle y avait gagnés. Elle a aujourd’hui sentiment de se trouver à la bonne place.

 

Nous sommes en 2015. Chef de projet construction de centrales électriques dans le groupe Vinci Energies, Anabelle est gagnée par le blues des trentenaires. Les projets ne se bousculent pas, le travail est passionnant mais stressant. A 34 ans, cette ingénieure confirmée se pose des questions sur son avenir. « Des amis d’amis avaient suivi un parcours AVARAP et ce qu’ils m’en ont dit résonnait avec les questions que je me posais : ”Suis-je au bon endroit ? Est-ce le bon métier pour moi ?”. Je n’ai pas hésité, j’ai plongé dans l’aventure du groupe. »

Native de Carcassonne –  elle en garde un petit accent fluté –  où elle a vécu les dix premières années de sa vie avant de déménager pour Montpellier, Anabelle a connu une enfance et une adolescence tranquilles. Bonne élève, elle choisit la filière scientifique, sanctionnée par un Bac S, et effectue une prépa dans le but d’intégrer une école d’ingénieurs. Ce sera Centrale Lille, une ville où elle se plaît beaucoup malgré le choc climatique… 

 

Un premier poste en Chine

Elle effectue sa dernière année de scolarité en Angleterre, à Londres, est diplômée en 2006, et décide de plonger dans le grand bain en intégrant le fabriquant d’éoliennes Goldwind et de s’envoler pour la Chine, un premier temps en poste chez les Ouïgours et ensuite en résidence à Pékin.

« J’ai adoré la vie là-bas. Ce fut une plongée dans une culture différente et une autre façon de penser. » Malheureusement, au bout de dix-huit mois, elle a le sentiment de s’ennuyer et elle démissionne. Ne trouvant pas d’autre mission en Chine, elle voyage plusieurs mois en Asie avant de revenir en France et de rejoindre un prestataire sur le chantier de l’EPR de Flamanville, un poste qu’elle va occuper pendant deux ans. C’est en 2012 qu’elle entre chez Vinci Energies comme chef de projet construction. Trois ans plus tard, elle choisit de rejoindre un groupe AVARAP.

Elle s’inscrit sur le site, participe à la RIM et démarre en janvier 2016 un groupe qui se réunit les lundis soirs à Neuilly. « J’étais la plus jeune de mon groupe, la seule dans ce secteur d’activités. C’est dire combien j’ai peiné pour suivre le parcours. Je pense avoir été la dernière à toutes les étapes : miroir, ADT, cibles et projet. » Elle est un peu déçue par les propositions de l’ADT où elle ne « déniche pas la pépite qui tombe du ciel tout cuit comme une évidence ».

Ses trois cibles sont, sans surprise, en continuité pour les deux premières et en rupture pour l’autre :

- continuer à exercer le même métier mais dans les énergies renouvelables en Province,

- devenir chargée de mission développement durable dans une institution ou une entreprise privée,

- devenir coach thérapeute. Cette dernière cible s’appuyant sur une appétence à aider et accompagner les autres.

 

Cooptée comme animatrice

Surviennent alors plusieurs événements qui chahutent la vie d’Anabelle et lui font prendre du champ par rapport au travail du groupe. Parallèlement, elle gagne une affaire importante qui la mobilise dans son poste et lui demande de multiplier les déplacements. Elle choisit donc de travailler la cible numéro 1, celle du confort.

Sa cooptation comme animatrice – « Je ne m’y attendais pas du tout, même si ce n’est pas la première fois où je suis élue à ma grande surprise » – un poste qu’elle remplit du mieux qu’elle peut conduisant le groupe jusqu’à la sublimation en septembre 2016, contribue à lui faire mettre en retrait son propre projet professionnel.

Même si elle n’a pas trouvé ce qu’elle était venu y chercher, Anabelle est satisfaite de cette aventure alors qu’elle se lance dans sa nouvelle mission : un projet de modernisation de centrale au Congo RDC. Las, après dix-huit mois de rythme intense, elle a le sentiment de s’enfoncer encore une fois « dans la routine ». Et les questions concernant son avenir ressurgissent avec une nouvelle acuité.

 

Une feuille de route et une démarche structurée

Elle est alors approchée par un client qui lui propose un poste de maître d’ouvrage dans la transition énergétique. Le travail est basé à Paris et les projets situés dans les DOM-TOM. Elle amorce ce changement mais elle a vite le sentiment que « quelque chose ne colle pas ». Sentiment partagé par l’entreprise car elles mettent mutuellement fin à la période d’essai ce qu’elle ressent comme une libération.

Elle décide de prendre le temps de réfléchir sans vraiment de méthode à son projet professionnel mais aussi à son projet de vie. Lui revient alors en mémoire sa cible numéro 3 et elle répond positivement à une amie qui suit une formation de coach. Elle devient l’un des clients cobaye que cette dernière doit suivre dans le cadre de son école. « Cela m’a donné la feuille de route dont j’avais besoin, a structuré ma démarche et m’a cadrée, se réjouit-elle. Et m’a permis de lister les ingrédients de mon futur poste pour un changement réussi. »

En juin 2019, elle s’envole pour la Colombie « pour m’aérer la tête » bien décidée à apprendre l’espagnol. « J’ai vu des paysages incroyables, se souvient-elle. J’ai rencontré des gens passionnants même si cela n’a pas toujours été facile de voyager seule. J’ai pu remettre mes pendules à l’heure et constater les bienfaits d’une vie simple où l’on peut être heureux avec uniquement l’essentiel. »

 

Multiplier les expériences

Le reste de l’année 2019 se passe en expériences diverses et en une formation au coaching (« une expérience passionnante et une prise de conscience que travailler seule sans équipe ne me correspondait pas. »).  Elle termine l’année sur un constat : elle veut retourner vivre à Montpellier et revenir à son métier d’origine.

C’est dans cette disposition d’esprit qu’elle reçoit un mail de l’AVARAP lui proposant d’intégrer un groupe Coup de Pouce. « J’ai été séduite à l’idée de me confronter de nouveau à un groupe et de retrouver – pour quelques semaines – le rythme et les rigueurs du travail collaboratif. Je me suis replongée dans mon dossier AVARAP et j’ai été frappée de ce que ce parcours m’avait apporté de maturité, de recul et de confiance en moi. J’ai retravaillé mes deux premières cibles et décidé de postuler à Montpellier comme chef de projet ou chargée de mission développement durable. »

C’est aujourd’hui chose faite. Installée à Montpellier où elle a vécu la période de confinement, elle a intégré début septembre une entreprise où elle se sent parfaitement à sa place. Elle a choisi de s’installer au bord de la mer ce qui l’apaise et la ravit à la fois, et elle se sent envahie d’une énergie positive qu’on lui souhaite durable…

 

 

* Les groupes Coup de Pouce s’adressent aux participants des groupes AVARAP ayant pris fin dans les dix-huit derniers mois et qui n’ont pas pu finaliser leur parcours avant la sublimation. Sous la conduite d’un parrain ou d’une marraine, ils se retrouvent à une dizaine pour cinq séances réparties sur un mois destinées à les remettre en mouvement et à finaliser leur projet professionnel.

 

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